"A Calais, c’est le harcèlement total", M. exilé.

Publié le 3 avril 2019

M. a quitté l’Ethiopie, son pays natal, contraint et forcé en raison de son opposition politique. Depuis 2017, il vit à Calais, sous une tente, et essaie inlassablement de passer en Angleterre en se cachant dans un camion. Fatigué, il répond aux questions des globe-reporters des collèges Rabelais et Gérard Philippe à Hénin-Beaumont, ainsi qu’aux élèves du lycée Diderot à Carvin.

Droits humains et solidarités

Le 19 mars 2019, Sidonie HADOUX reçoit Charlotte KWANTES, coordinatrice de l’ONG Utopia 56 au lycée Darchicourt à Hénin-Beaumont. Sidonie a rencontré Charlotte deux ans auparavant, alors qu’elle faisait un reportage à Calais, avec les bénévoles de l’association. 

Quelques jours après sa venue au lycée, et après avoir été interviewée par les globe-reporters du collège François Rabelais, Charlotte envoie un message à Sidonie. C’est un communiqué de presse écrit avec des personnes exilées à Calais pour annoncer un rassemblement à la date du 22 mars.

« Des personnes exilées à Calais refusent l’expulsion et se mobilisent pour faire valoir leurs droits le vendredi 22 mars, à 8h30, à Calais.

Depuis trois semaines, la politique de harcèlement envers les personnes exilées, ainsi que les violences policières se durcissent. En plus des expulsions quotidiennes des campements sur toute la ville de Calais, une expulsion définitive de terrain a eu lieu le 12 mars et une autre est planifiée pour demain au cœur de la zone industrielle des dunes.

Les communautés les plus vulnérables sont victimes jour et nuit du harcèlement des policiers, les tentes sont jetées à l’eau, saisies ou détruites. Les associations déplorent plusieurs blessés graves suite à des violences policières à l’encontre des exilés.

Une présence médiatique est demandée par les personnes exilées pour que leurs revendications soient entendues et relayées afin de sortir de l’indifférence et l’invisibilité dans laquelle elles survivent. » 

A la fin du communiqué de presse, il y a le numéro d’un exilé, anonyme. Sidonie tente de le joindre plusieurs fois, en vain, avant qu’il ne rappelle. Il accepte la demande d’interview. Le rassemblement est quant à lui reporté au dimanche 31 mars à 14h00 place d’armes à Calais. Sidonie HADOUX le rencontre deux jours en amont de ce rassemblement. Il est onze heures du matin, et M. donne rendez-vous dans le local d’une association en centre-ville de Calais. 

 

Sources photographiques

M. ne veut pas que son nom soit diffusé dans les médias, ni que son visage soit visible sur les photos. « Trop dangereux » explique-t-il. M. n’a pas de papier, il est en situation illégale sur le territoire français. A tout moment, il pourrait être reconduit en Allemagne, là où ses empreintes ont été enregistrées pour la première fois sur le sol européen.
M. ne veut pas que son nom soit diffusé dans les médias, ni que son visage soit visible sur les photos. « Trop dangereux » explique-t-il. M. n’a pas de papier, il est en situation illégale sur le territoire français. A tout moment, il pourrait être reconduit en Allemagne, là où ses empreintes ont été enregistrées pour la première fois sur le sol européen.
A l’entrée du local, l’affiche annonce la manifestation de dimanche 31 mars, encerclée par des feuilles où des explications sont inscrites dans différentes langues parlées par les exilés.
A l’entrée du local, l’affiche annonce la manifestation de dimanche 31 mars, encerclée par des feuilles où des explications sont inscrites dans différentes langues parlées par les exilés.
Une banderole au sol lors du rassemblement du 31 mars 2019 à Calais.
Une banderole au sol lors du rassemblement du 31 mars 2019 à Calais.
A quoi ressemble une frontière ? Ici, l’autoroute A16 qui relie Paris à la Belgique en passant par la côte d’opale. En arrivant au niveau de Calais, la vitesse a été réduite à 90 km/h en raison de
A quoi ressemble une frontière ? Ici, l’autoroute A16 qui relie Paris à la Belgique en passant par la côte d’opale. En arrivant au niveau de Calais, la vitesse a été réduite à 90 km/h en raison de "passages de piétons". Il n’est pas rare que les personnes exilées traversent l’autoroute pour gagner l’entrée du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Ici, la douane britannique contrôle les poid-lourds avant qu’ils n’embarquent sur un shuttle pour l’Angleterre.
A quoi ressemble une frontière ? Ici, la douane britannique contrôle les poid-lourds avant qu’ils n’embarquent sur un shuttle pour l’Angleterre.
A quoi ressemble une frontière ? Dernier rond point avant la douane britannique pour les poids-lourds en provenance de toute l’Europe.
A quoi ressemble une frontière ? Dernier rond point avant la douane britannique pour les poids-lourds en provenance de toute l’Europe.
A quoi ressemble une frontière ? A la sortie du tunnel sous la manche, la route qui relie l’autoroute A16 est entourée de barbelés.
A quoi ressemble une frontière ? A la sortie du tunnel sous la manche, la route qui relie l’autoroute A16 est entourée de barbelés.
A quoi ressemble une frontière ? Des grilles et des barbelés, encore. Nous sommes cette fois-ci ente Coquelle et Sangatte. Derrière les grillages, en contre-bas, l’entrée du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Des grilles et des barbelés, encore. Nous sommes cette fois-ci ente Coquelle et Sangatte. Derrière les grillages, en contre-bas, l’entrée du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Paysage aux abords de l’entrée du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Paysage aux abords de l’entrée du tunnel sous la manche.
Le printemps s’arrête aussi devant les barbelés ?
Le printemps s’arrête aussi devant les barbelés ?
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Quelques mètres plus loin, un pont nous amène au dessus des rails du tunnel sous la manche. En contre bas des voitures de police et des douanes surveillent le passage.
A quoi ressemble une frontière ? Quelques mètres plus loin, un pont nous amène au dessus des rails du tunnel sous la manche. En contre bas des voitures de police et des douanes surveillent le passage.
M. ne veut pas que son nom soit diffusé dans les médias, ni que son visage soit visible sur les photos. « Trop dangereux » explique-t-il. M. n’a pas de papier, il est en situation illégale sur le territoire français. A tout moment, il pourrait être reconduit en Allemagne, là où ses empreintes ont été enregistrées pour la première fois sur le sol européen.
A l’entrée du local, l’affiche annonce la manifestation de dimanche 31 mars, encerclée par des feuilles où des explications sont inscrites dans différentes langues parlées par les exilés.
Une banderole au sol lors du rassemblement du 31 mars 2019 à Calais.
A quoi ressemble une frontière ? Ici, l’autoroute A16 qui relie Paris à la Belgique en passant par la côte d’opale. En arrivant au niveau de Calais, la vitesse a été réduite à 90 km/h en raison de
A quoi ressemble une frontière ? Ici, la douane britannique contrôle les poid-lourds avant qu’ils n’embarquent sur un shuttle pour l’Angleterre.
A quoi ressemble une frontière ? Dernier rond point avant la douane britannique pour les poids-lourds en provenance de toute l’Europe.
A quoi ressemble une frontière ? A la sortie du tunnel sous la manche, la route qui relie l’autoroute A16 est entourée de barbelés.
A quoi ressemble une frontière ? Des grilles et des barbelés, encore. Nous sommes cette fois-ci ente Coquelle et Sangatte. Derrière les grillages, en contre-bas, l’entrée du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Paysage aux abords de l’entrée du tunnel sous la manche.
Le printemps s’arrête aussi devant les barbelés ?
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Aux abords du tunnel sous la manche.
A quoi ressemble une frontière ? Quelques mètres plus loin, un pont nous amène au dessus des rails du tunnel sous la manche. En contre bas des voitures de police et des douanes surveillent le passage.

Sources sonores

  • Pouvez-vous vous présenter ?

  • Qu’est-ce que signifie "être dubliné" ?

  • Si c’était possible, resteriez-vous en France ?

  • Quels moyens de transport avez-vous utilisé pour venir jusqu’ici ?

  • Quelles sont vos conditions de vie à Calais ?

  • Avez-vous possibilité de vous soigner si vous êtes malade ?

  • Que faîtes-vous de votre quotidien ici à Calais ?

  • Est-ce que vous pouvez travailler ?

  • Pouvez-vous résumer la situation en Ethiopie ?

  • Avez-vous de l’aide de la part de l’Etat français ?

  • Pourquoi la plupart des exilés veulent-ils aller en Angleterre ?

  • Pensez-vous que le Brexit rende plus difficile l’accès en Angleterre ?

  • Avez-vous essayé de passer en bateau ?

  • Si vous pouviez avoir une situation régulière dans un pays, comment imaginez-vous votre vie ?

  • Avez-vous des nouvelles de votre famille en Ethiopie ?

  • Vous manifestez dimanche 31 mars, quelles sont vos revendications ?

  • Pour venir jusqu’ici, vous étiez venu seul ou en groupe ?

  • Qu’est-ce que vous appelez démantèlement ?

  • Avez-vous un message à faire passer aux globe-reporters ?